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Trump limoge le directeur du FBI, tempête politique à Washington

Par Admin 2017-05-10 07:19:20

Donald Trump a déclenché une tempête politique mardi en limogeant le directeur du FBI James Comey, qui dirigeait l’enquête sur les soupçons d’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016 avec l’éventuelle complicité de l’équipe de campagne du futur président.

James Comey, désormais ex-patron du FBI ( photo-internet)

Le directeur du Bureau fédéral d’enquête (FBI) est renvoyé en raison de sa gestion controversée de l’enquête au sujet d’anciens emails de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton, affirme Donald Trump.

Sa décision a abasourdi Washington. James Comey se trouvait en déplacement à Los Angeles au moment de l’annonce de son renvoi. Les démocrates, mais d’autres aussi, doutent du motif présenté et accusent la Maison blanche de vouloir affaiblir l’enquête du FBI sur la Russie.

Personnage charismatique au style toujours impeccable, James Comey avait été nommé pour 10 ans en juillet 2013. Le Sénat avait confirmé ce choix de manière écrasante, avec 93 voix pour et une contre. La recherche d’un nouveau directeur du FBI débute "immédiatement", a précisé la Maison Blanche.

Parfum de Watergate

Certains démocrates ont comparé la décision de Donald Trump à ce qu’on a appelé le « Massacre du samedi soir » de 1973. Le président républicain de l’époque, Richard Nixon, avait limogé un procureur spécial indépendant qui enquêtait sur l’affaire du Watergate, une affaire d’espionnage politique qui allait le contraindre à démissionner l’année suivante.

A la Maison blanche, on dément toute motivation politique. Mais le chef du groupe démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a dit avoir parlé à Donald Trump et lui avoir dit qu’il faisait « une très grosse erreur » en se séparant de James Comey. « La seule façon de rétablir la confiance de la population américaine » est d’organiser une enquête indépendante sur le rôle de Moscou dans l’élection présidentielle de 2016, a ajouté le sénateur Schumer.

Le moment du renvoi

James Comey, qui est âgé de 56 ans, s’est retrouvé au centre d’une controverse autour de son enquête qui cherchait à déterminer si l’utilisation par Hillary Clinton de son adresse électronique privée alors qu’elle était secrétaire d’Etat pendant la première présidence Obama était de nature à compromettre la sécurité nationale.

Le directeur du FBI avait déclaré en juillet dernier, en pleine campagne présidentielle, que l’affaire devait être close sans lancer de poursuites, pour par la suite déclarer, 11 jours avant l’élection présidentielle du 8 novembre, qu’il avait rouvert le dossier en raison d’éléments nouveaux.

Cette décision, ont estimé certains démocrates à l’époque, a été l’un des facteurs de la défaite d’Hillary Clinton. De nombreux démocrates se sont certes montrés critiques sur la façon dont James Comey a géré l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton, mais, mardi soir, ils se disaient perturbés par le moment de son renvoi.

Ombre russe

C’est aussi le cas, dans le camp adverse, du sénateur républicain Richard Burr, président de la commission du Renseignement du Sénat américain, qui mène sa propre enquête sur le rôle de la Russie dans la campagne de 2016. « Son renvoi, je crois, est une perte pour le Bureau et pour le pays », estime Richard Burr.

Elu du Congrès et fidèle républicain, Justin Amash a qualifié la lettre présidentielle de « bizarre » et annoncé vouloir « créer une commission indépendante sur la Russie ».
Les agences américains de renseignement ont conclu, dans un rapport publié en janvier, que le président russe Vladimir Poutine avait ordonné une tentative de perturber l’élection présidentielle de 2016 dans le but d’aider Donald Trump.

La chaîne de télévision CNN a annoncé mardi soir que le parquet fédéral, dans le cadre de l’enquête sur l’ingérence russe dans le scrutin de 2016, avait convoqué devant un grand jury l’ancien conseiller de Donald Trump à la sécurité intérieure, Michael Flynn, dans le but d’obtenir ses dossiers.

Lundi, l’ancienne ministre de la Justice par intérim Sally Yates a expliqué avoir dit à la Maison blanche le 26 janvier dernier que Michael Flynn, n’ayant pas dit toute la vérité sur ses conversations avec l’ambassadeur russe Sergueï Kisliak, était susceptible de faire l’objet d’un chantage de la part de Moscou. Trump limogeait son conseiller 18 jours plus tard.

Andrew McCabe assure l’intérim

La Russie a nié à plusieurs reprises être intervenue dans la campagne présidentielle. L’administration Trump dément pour sa pat les accusations de collusion avec Moscou. Le mandat de James Comey courait jusqu’en 2023.

Il était entré en fonction en septembre 2013 sous la seconde présidence de Barack Obama. En attendant de trouver un nouveau directeur au FBI, l’adjoint de James Comey, Andrew McCabe, assure l’intérim.

Dans sa lettre à James Comey diffusée par la Maison blanche, Donald Trump écrit : « Il est essentiel que nous trouvions une nouvelle direction pour le FBI qui restaure la confiance du public dans sa mission vitale d’application de la loi. »

Le président des Etats-Unis dit dans cette lettre avoir accepté la recommandation du ministre de la Justice (Attorney general) Jeff Sessions qui a estimé que James Comey n’était « plus capable » de diriger le FBI avec efficacité.

Jeff Sessions avait conseillé l’équipe de campagne de Donald Trump avait d’être choisi par le président pour diriger le département de la Justice. Jeff Sessions ne participe pas à l’enquête sur la Russie : il s’est déclaré incompétent après avoir été inexact en rendant compte des contacts qu’il a eus avec l’ambassadeur de Russie à Washington en 2016.

« Un leurre »

On explique à la Maison blanche que l’Attorney general adjoint Rod Rosenstein, un procureur de carrière qui a pris ses fonctions le 25 avril, a examiné le fonctionnement du FBI pour en conclure que James Comey avait perdu sa confiance. Rod Rosenstein a ensuite envoyé ses recommandations à Jeff Sessions, qui a approuvé. Les deux ont alors transmis leur recommandation à Donald Trump qui l’a acceptée mardi.

Rosenstein a cité des commentaires de plusieurs responsables du département de la Justice critiquant la gestion par Comey de l’affaire des courriels de Clinton.
Mais, l’une de ces personnes citées, Donald Ayer, qui fut Attorney general adjoint sous le président H.W. Bush, s’est interrogé sur la raison officielle du limogeage. C’est « un leurre », dit-il.

Trump avait dans un premier temps critiqué le directeur du FBI pour ne pas avoir lancé de poursuites pénales contre Hillary Clinton en juillet dernier, pour ensuite faire son éloge.

Dans sa lettre, Donald Trump écrit : « Tout en appréciant beaucoup que vous m’ayez informé, à trois occasions distinctes, que je ne faisais pas l’objet d’une enquête, je suis néanmoins d’accord avec l’avis du département de la Justice selon lequel vous n’êtes pas capable de diriger efficacement le bureau. »

Source:Ouest France

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