[caption id="attachment_2936" align="aligncenter" width="674"] Le Ministre Musafiri (à gauche) et les autres autorités de MINEDUC lors de la 22ème commémoration (Photo archives)[/caption]

 

Lors d’une cérémonie de commémoration de 77 travailleurs du Ministère de l’éducation, massacrés pendant le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, organisée la semaine dernière à Kigali, le Ministre de l’éducation demande aux chercheurs d’intensifier leurs efforts pour initier des travaux de recherches sur la préparation, l’exécution et les conséquences du génocide perpétré contre les Tutsi.

De telles initiatives, selon le ministre de l’éducation, Dr Papias Musafiri Malimba, serviront à lutter contre l’idéologie révisionniste et négationniste, afin de pouvoir léguer aux générations futures des éléments solides sur l’histoire du pays en général et du génocide en particulier.

”Les recherches intensifiées sur le génocide et ses conséquences, constituent l’une des stratégies pour relater la réalité sur les atrocités du génocide contre les Tutsi de 1994. Celles-ci devraient servir comme référence aux générations futures, afin de pouvoir combattre ce mal, en vue de l’éradiquer à jamais au Rwanda et ailleurs” ; précise le ministre Dr Papias Musafiri Malimba.

”Au fur et à mesure que le temps passe, les révisionnistes et négationnistes changent de stratégies dans le but de renforcer toujours l’idéologie du génocide. Dans ce cadre, les Rwandais ont une grande responsabilité de chercher des stratégies efficaces pour lutter contre cette idéologie du génocide dans toutes ses formes.” souligne le ministre Papias Musafiri.

Ce dernier indique ensuite que le Ministère de l’éducation actuellement fait ses efforts pour renforcer les valeurs culturelles rwandaises qui promeuvent l’amour, la paix et la fraternité depuis l’enseignement de base.

Une telle action permettra d’éradiquer définitivement l’idéologie du génocide au sein des générations futures. L’atteinte de cet objectif sera possible grâce à la mise en place, dans tout le système éducatif, de bons programmes (curricula) élaborés en faveur des enfants du pays.
On sait bien que l’idéologie du génocide a toujours un impact négatif sur le développement du pays. C’est pour cela que les négationnistes font tout pour saper les efforts fournis pour sortir de la pauvreté.

Mais c’est le rôle de chaque citoyen rwandais de donner sa contribution pour développer le pays dans les différents domaines en conjuguant les efforts ensemble, afin que le génocide ne se reproduise jamais. Pour y arriver, on est sans ignorer que l’éducation à l’école, ainsi que celle de la famille, doit jouer un rôle considérable, afin de changer notre société, affirme le Ministre de l’éducation.

Une société qui ne préserve pas son histoire est condamnée à la disparition 

Selon le président du Groupe des Anciens Etudiants Rescapés du Génocide (GAERG), Charles Habonimana, toute société qui ne préserve pas son histoire et ses valeurs est condamnée à disparaitre. Les Rwandais ont fait leur choix, celui de rendre public leur histoire, sans rien cacher, bonne et/ou mauvaise soit-elle, afin que la société ne puisse pas s’éteindre.

”Notre mauvaise histoire telle que le génocide, va nous servir comme une leçon, afin que le mal vécu ne se répète plus.” Affirme Charles Habonimana du GAERG.

”Tandis que notre bonne histoire nous sert comme un fondement solide de vivre un pays sans haine, ni division ou discrimination, et de promouvoir toujours l’esprit d’unité, amour, tolérance exceptionnelle et fraternité qui font que les Rwandais actuellement cohabitent, malgré les actes de sauvagerie vécus. Ceci est dans le but de bâtir toujours le meilleur avenir de notre pays, pour que nos enfants ne soient plus victimes de la haine comme cela a été le cas” ; déclare-t-il.

C’est ainsi que l’histoire du génocide doit être écrite et la commémoration du génocide doit toujours être faite de génération en génération, afin de pouvoir donner l’honneur aux victimes innocentes du génocide, dans le cadre de faire face à toutes les conséquences du génocide ainsi que lutter contre son idéologie.

C’est dans ce sens que la commémoration reste un devoir pour tout citoyen rwandais où qu’il soit et même les étrangers car, le génocide est un crime contre l’humanité, indique-t-il.
Le sénateur Antoine Mugesera, pour sa part invite les gens à lutter contre l’idéologie du génocide en initiant des recherches bien sûr, mais aussi en utilisant les autres voies possibles basées sur la technologie de communication et d’information. Ces voies sont telles que l’utilisation de l’internet et des réseaux sociaux à savoir la création des journaux en ligne, l’exploitation de facebook, whatsApp, emails, Twitter,etc.

Toutes ces pistes servent pour garder le réseau d’information et d’échange d’idées rapide avec les amis et peuvent servir pour combattre cette idéologie du génocide en permanence d’autant plus que les révisionnistes et négationnistes changent toujours des stratégies pour arriver à leur but, dit le sénateur Antoine Mugesera.

Ils utilisent toutes ces voies ci-haut mentionnées et ne négligent aucun moyen pour faire passer leur message. Dans ce sens, il faut être souple à s’adapter à toute nouveauté pour ne pas négliger certaines opportunités qui peuvent être utiles pour atteindre certaines catégories des gens, (les jeunes en particulier), conclut le sénateur Antoine Mugesera.

Chantal Namukunzi